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C’est au cœur d’une géopolitique en mouvement que se forgent les éléments clés de cette thématique de recherche, entre les dynamiques macro et micro, en articulant les dynamiques du dedans et du dehors, à la croisée d’une sociologie et d’une géographie politique, des relations internationales et du droit. Ce sont ainsi des recherches sur des terrains comme la Turquie, l’Irak, qui ont pu être menées, avec l’appui désormais d’une chaire Professeur Junior sur la Géopolitique des frontières au Moyen-Orient.
L’ère de la mondialisation dans laquelle nous sommes entrés depuis plusieurs décennies a eu comme effet notoire de globaliser les problématiques jusqu’alors étatiques du fait même d’une croissante interdépendance multi-niveaux entre États. Cette globalisation multisectorielle a pris une tonalité particulière depuis une quinzaine d’années avec une dérégulation de la force, mettant à mal un ordre international un temps unipolaire mais qui pourrait bien être surtout hétérarchique comme le Moyen-Orient contemporain semble l’illustrer.
Cette mutation touchant un des piliers de l’Etat a affecté son articulation avec les deux autres termes du triptyque fondateur de l’État contemporain : le territoire et les frontières. La relation tautologique existant entre ces trois termes s’en est trouvée remise en question. Dès lors, l’articulation entre espace (territoires) et identité (collective, infra/supra nationale) en a été affectée tout comme l’ont été les différentes composantes nationales. C’est ainsi qu’a commencé à peser sur le territoire, une série d’enjeux inhérents à la définition de la relation au territoire pour les communautés, y compris religieuses, mettant en question la construction nationale et son récit. Au plan empirique, l’implication de ce processus va des dynamiques constitutionnelles jusqu’aux conditions de la participation démocratique.
Sur le troisième terme, celui des frontières, la mondialisation a eu un effet démultiplicateur, loin de l’idéal de l’abolition des frontières. L’exemple macropolitique le plus connu est celui de l’espace frontalier européen alors que l’illustration micropolitique par excellence est celle de la frontière mobile, c’est-à-dire la frontière individualisée, transportée par chacun en fonction de ses caractéristiques propres, issue du processus de digitalisation de la frontière via les bases de données frontalières misent en place afin de trier et discriminer/contrôler les flux.
Les politiques étrangères enfin sont un champ prééminent de cette géopolitique des territoires, des frontières et de la globalisation des risques. Bien que la diplomatie des acteurs étatiques continue de polariser l’attention des experts, la conception des politiques étrangères souvent abordées de façon segmentée par les différentes disciplines des sciences sociales résultent de nos jours également de l’interaction d’une multitude d’acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux. Le Moyen-Orient contemporain et ces multiples acteurs infra ou supra nationaux, voir transnationaux agissent sur des territoires étatiques ou dans des espaces interstitiels et mettent en œuvre une multitude de moyens allant de la mobilisation de l’action diplomatique traditionnelle jusqu’au recours à la violence et à la guerre en passant par une coopération fonctionnelle multisectorielle et par le déploiement de stratégies d’influence diversifiées (soft power, usage des réseaux sociaux…).
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